Selon une étude récente de l'UFC-Que Choisir, 35% des Français ignorent qu'ils peuvent souscrire une autre assurance de prêt que celle proposée par leur banque. Un moyen, pourtant, de réaliser de substantielles économies.
La « déliaison » de l’assurance emprunteur reste encore méconnue. D’après une enquête de l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, publiée le 25 mai 2021 et réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1.003 emprunteurs, 35% des personnes interrogées ne savent pas qu’elles peuvent changer d’assurance, sans changer de banque.
Pourtant, cela fait depuis la loi Lagarde (du nom de l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Christine Lagarde) de 2010 qu’il est possible d’opter pour une assurance de prêt individuelle à la place de l’assurance collective de l’établissement bancaire. Une opération financièrement intéressante, puisqu’elle engendre une économie moyenne de 4.400 euros, toujours d’après l’UFC-Que Choisir.
Peu d’intérêt pour l’assurance emprunteur
Si plus d’un tiers des Français ignorent la déliaison (également appelée « délégation d’assurance »), c’est parce qu’ils s’informent sur l’assurance emprunteur dans 60% des cas auprès de leur conseiller bancaire. Or, celui-ci n’a aucun intérêt à parler des contrats alternatifs à l’assurance de groupe de la banque.
L’autre explication est que les sondés s’intéressent peu, en définitive, à l’assurance emprunteur. Dans les pourparlers au crédit, 70% négocient le taux d’emprunt, 48% la durée du prêt, 41% les frais d’entrée et de sortie, ex-aequo avec les garanties d’assurance. D’ailleurs, 80% ne connaissent pas le coût de leur assurance emprunteur.
Jusqu’à 40% du coût total du crédit
Une erreur sachant que cette couverture - qui prend en charge les mensualités de remboursement du crédit en cas de décès, d’invalidité, d’arrêt de travail, voire de perte d’emploi de l’assuré - représente entre 20% et 40% du coût total d’un prêt.
Sept répondants sur dix ne savent pas à quel moment une délégation d’assurance peut être présentée. La réglementation en la matière s’est considérable assouplie. Depuis la loi Hamon (en référence à l’ancien ministre de la Consommation, Benoît Hamon) de 2014, il est possible de changer d’assurance emprunteur dans les 12 mois suivant la signature du crédit.
Résistance des banques
Grâce à l’amendement Bourquin (patronyme du sénateur Martial Bourquin), les emprunteurs peuvent, depuis le 1erjanvier 2018, résilier chaque année leur assurance emprunteur dans les deux mois précédant la date anniversaire du contrat après la première année de souscription et à condition d'avoir adhéré à une nouvelle couverture proposant au moins les mêmes niveaux de garantie que l’ancienne. Autant d’occasions pour soumettre une demande de déliaison à sa banque.
Mais outre la mauvaise information et le manque d’intérêt, la délégation d’assurance pâtit des pratiques de certains établissements bancaires qui lient l’obtention du crédit à la souscription de l’assurance emprunteur « maison ». Tout ceci explique pourquoi 82% des sondés sont couverts par l’assurance de prêt de leur banque.
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