Le régime de retraite complémentaire des salariés du secteur privé veut retrouver son équilibre financier. À compter du 1er janvier 2019, un abattement de 10% affectera pendant 3 ans le montant des pensions complémentaires des nouveaux retraités.


 Pourquoi un malus ? 

Depuis des années, l’ARRCO-AGRIC est menacé par un sérieux déficit. Pour préserver la pérennité du système en engrangeant davantage de cotisations, les partenaires sociaux gestionnaires souhaitent inciter les salariés à poursuivre leur activité le plus longtemps possible.

À cette fin, ils ont instauré un malus de 10% pendant trois ans sur le montant des pensions complémentaires des nouveaux retraités, sauf si les futurs retraités décident de différer d’un an leur départ (ou atteignent l’âge du départ à taux plein, à savoir 67 ans).

La réforme instaure aussi un système de surcote mais beaucoup moins avantageux que le malus n’est désavantageux : ce bonus ne concernera que très peu de salariés, ne s’appliquera que pendant un an contre 3 pour le malus, et son montant sera variable en fonction du nombre de trimestres cotisés au-delà de l’âge du départ à taux plein.


Êtes-vous concerné ?

La réforme de l’ARRCO-AGIRC concernera les personnes nées à partir de 1957 qui partiront à la retraite à partir du 1er janvier 2019, en ayant cotisé le nombre de trimestres nécessaire pour un départ à taux plein.

Certaines personnes seront toutefois exonérées du malus : celles exonérées de CSG (la minoration temporaire sera de 5 % pour celles soumises à un taux réduit), les assurés handicapés ou ayant charge de personnes handicapées, les travailleurs de l’amiante...


Trois solutions pour échapper au malus

La première est de négocier avec son employeur : si ce dernier a intérêt à voir partir son salarié, il peut accepter de compenser financièrement le manque à gagner cumulé sur trois ans.

La seconde est de se conformer à l’esprit de la réforme et de décaler effectivement son départ à la retraite d’un an, même si on a déjà atteint le nombre de trimestres cotisés pour partir à taux plein.

La troisième solution est au contraire de partir à la retraite plus tôt, car l’AGIRC-ARRCO a décidé que malus ne se cumulerait pas avec la décote viagère appliquée à ceux qui font valoir leurs droits avant d’avoir validé le nombre de trimestres requis. Dans certains cas, il sera donc plus avantageux de subir une petite décote viagère que de se priver de 10% de ses retraites complémentaires pendant 3 ans.

À noter : ceux qui peuvent bénéficier d’un départ anticipé en 2018 (au titre d’une carrière longue par exemple) ont tout intérêt à le faire valoir car la réforme ne sera pas encore en place. Pour cela, il faut demander une attestation auprès du régime général.