Six personnes sur dix souhaiteraient liquider leurs droits à la retraite obligatoire au plus tard à leur 60ème anniversaire, selon une récente étude du bureau des statistiques des ministères sociaux.


Voilà un chiffre qui ne va pas plaire à l’exécutif. Alors qu’Emmanuel Macron souhaite repousser l’âge minimum de départ à la retraite de 62 ans à 64 ou 65 ans, 60% des non-retraités déclarent qu’ils aimeraient quitter la vie professionnelle à… 60 ans ou même avant ! Et ce n’est pas un obscur institut de sondage qui le dit, mais la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un organisme qui dépend des ministères des Solidarités et de Santé, dans une enquête rendue publique le 20 mai 2022 et réalisée auprès d’un échantillon de 4.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

D’après la Drees, 46% des individus interrogés voulaient, idéalement, partir à la retraite à 60 ans et 14% avant cet âge en 2021. Le gouvernement peut toujours se rassurer en se disant que les personnes souhaitant liquider leurs droits à la retraite obligatoire avant leur soixantième anniversaire a été divisé par presque cinq en 20 ans (69% des répondants en 2000). L’âge idéal pour prendre sa retraite est, lui, passé de 55 ans en 2000 à 59 ans en 2010, pour atteindre 60 ans et six mois aujourd’hui. La loi Woerth de 2010, qui a décalé l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, semble avoir porté ses fruits. D’ailleurs, 64% des déclarants souhaitaient partir à 60 ans ou moins en 2020, 73% en 2014 et… 95% en 2011.


Inquiétude sur le niveau de vie à la retraite

En outre, si six personnes sur dix disent vouloir prendre leur retraite à 60 ans ou avant, seuls 8% sont convaincus qu’ils pourront réellement le faire. Au final, les non-retraités estiment qu’ils pourront liquider leurs droits à 64 ans et 10 mois. Autre enseignement de l’étude de la Drees : 62% des répondants pensent que leur niveau de vie à la retraite sera moins bon que celui de la population, dont 23% « bien moins bon ». D’ailleurs, 64% des déclarants jugent que des réformes supplémentaires sont nécessaires pour préserver le système actuel de retraite par répartition (dans lequel les actifs financent, via leurs cotisations vieillesse, les pensions des retraités).

Pour autant, à peine 47% se prononcent sur les solutions à mettre en place. Parmi eux, seulement 2% proposent une diminution du montant des pensions. L’allongement de la durée d’assurance (le nombre de trimestres à valider pour percevoir une retraite sans décote) est la piste la plus privilégiée avec 18% des citations, devant l’augmentation des cotisations vieillesse (15%) et… un départ plus tardif à la retraite (13%).


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