Avec la réforme en cours, la question de la retraite est dans toutes les têtes. Une préoccupation supplémentaire dans un quotidien qui n’en manque pas, mais aussi une bonne piqûre de rappel pour les moins organisés d’entre nous. Ceux qui sont passés par là peuvent en effet en témoigner : avec ou sans réforme, préparer sa retraite ne s’improvise pas ! Il est notamment grand temps d’agir pour les personnes nées en 1958 et pouvant potentiellement partir à 62 ans, pour celles nées en 1960 et pouvant prétendre à une retraite anticipée et pour celles nées en 1962 et souhaitant cesser leur activité professionnelle avant 2025, année prévue pour l’instauration du futur régime universel. Par où commencer pour faire valoir ses droits ? Pas de panique, nous vous expliquons tout !


 

Etape n°1 : créer son compte retraite

Pas toujours facile de faire le compte de l’ensemble des trimestres acquis dans les régimes de base et des points acquis dans les régimes complémentaires tout au long de sa carrière… Pas de panique : depuis 2017, toutes ces informations sont regroupées sur un même portail, Info-retraite.fr. Ne perdez donc pas de temps, rejoignez les quelques quatre millions de personnes déjà inscrites fin 2019 et retrouvez toutes les informations disponibles sur les plateformes des grands régimes de retraite. 

 

Etape n°2 : éditer son relevé de situation

Une fois votre compte créé, commencez par éditer le Relevé de situation qui récapitule, année après année, les revenus pour lesquels vous avez cotisé et validé des trimestres (d’un à quatre pour les régimes de base), ainsi que des points dans les complémentaires. Autre bonne habitude à prendre dès maintenant : renouveler cette demande en ligne chaque année, fin avril, afin de contrôler les éventuelles erreurs.

 

Etape n°3 : vérifier ses trimestres

Au premier plan des possibles erreurs : la durée d’assurance, exprimée en nombre de trimestres. En augmentation constante depuis quelques années, cette dernière est passée à 167 trimestres minimum pour les personnes nées en 1958, 1959 ou 1960, et à 168 trimestres pour les personnes nées en 1961, 1962, 1963. Il est donc essentiel de vérifier que figurent bien tous vos trimestres cotisés, y compris ceux effectués à l’étranger, car c’est ce nombre de trimestres qui conditionne l’obtention de pensions calculées à taux plein.

 

Etape n°4 : repérer sa date de taux plein

Si actuellement l’âge légal de départ à la retraite à taux plein se situe à 62 ans, il se peut que vous atteignez ce taux plus tôt ou plus tard. Commencez donc par identifier le moment où vous parviendrez à ce taux et additionnez tous les trimestres qu’il vous reste à acquérir par vos cotisations et ceux auxquels vous aurez droit (pour service national, ou par enfant). Pourquoi effectuer cette distinction ? Parce que seuls les trimestres cotisés au sens strict seront pris en compte dans le cadre d’un départ anticipé dès 60 ans pour carrière longue.

 

Etape n°5 : évaluer ses futures pensions

Au-delà du taux plein, il est important que vous ayez une réflexion sur le montant de pension dont vous estimez avoir besoin pour vivre correctement votre retraite afin de positionner le plus précisément possible le moment de mettre fin à votre vie active. Pour ce faire, n’hésitez pas à tester plusieurs hypothèses de fin de carrière en vous rendant sur Estimer ma retraite » en ligne sur Info-retraite.fr  Vous pourrez alors estimer le montant de vos pensions à partir de l’âge légal. Sans oublier d’y ajouter la majoration de 10% accordée à chaque parent pour ceux qui auraient eu à éduquer trois enfants.

 

Etape n°6 : prendre en compte le malus Agirc-Arrco

Depuis l’entrée en vigueur il y a un an du malus Agirc-Arrco de 10% sur trois ans, certains salariés – du privé notamment où la pension complémentaire est importante – peuvent voir diminuer leur pension lorsqu’ils partent dès lors qu’ils atteignent leur taux plein ou au contraire bénéficier d’un bonus s’ils reportent leur départ.  Pour ne pas avoir de surprise et choisir l’option la moins coûteuse à long terme, il est donc important de ne pas oublier de tenir compte de ce critère au moment de positionner une date officielle de départ à la retraite.

 

Etape n°7 : positionner sa date d’effet

Là aussi, il faut être malin car quelques mois suffisent parfois pour changer la donne. Ainsi, de la même manière qu’il vaut mieux débuter un 1er janvier plutôt qu’un 1er décembre pour bénéficier d’une dernière année de salaire complète – et venir ainsi gonfler le salaire annuel moyen –, il vaut mieux éviter de positionner sa date de départ un 1er mars, un 1er juin, un 1er septembre ou un 1er octobre pour ne pas se priver d’un trimestre retraite supplémentaire là où il aurait suffi de travailler un mois de plus pour en bénéficier.

 

Etape n°8 : ne rien négliger

Attention, au moment de partir à la retraite, certains aspects sont trop souvent négligés, comme le fait de tenir compte de ses primes, indemnités de fin de carrière et autres congés payés pour ne pas perdre la maitrise de son taux de prélèvement à la source. Soyez donc vigilant : renseignez-vous sur le mode de calcul de votre indemnité de fin de carrière. A titre d’exemple, si votre convention collective se fonde sur des années civiles complètes, peut-être vaut-il mieux pour vous partir en début d’année.

 

Etape n°9 : respecter certains délais

Dans toute démarche administrative, le temps de traitement des dossiers constitue toujours un facteur essentiel à prendre en compte. C’est pourquoi, il est en général recommandé de se donner 6 mois pour préparer dans les meilleures conditions son départ à la retraite. Une fois votre stratégie et votre décision arrêtées, vous pouvez vous rendre sur Info-retraite.fr pour liquider en ligne toutes vos pensions quels que soient les régimes auxquels vous avez cotisé. Vous serez alors informé en temps réel de l’avancement de votre dossier. Vous pouvez également vous adresser à la caisse régionale de l’un des régimes dont vous dépendez pour votre retraite de base et complémentaire.

 

Etape n°10 : vérifier ses notifications de pension

Une fois terminées toutes vos démarches et juste avant que ne soit effectué le premier versement de vos pensions, il vous reste encore une mission : vérifier les différents paramètres indiqués (date de départ, taux d’attribution de la retraite de base, surcote éventuelle, majorations, etc.) sur la notification de pension qui vous sera envoyé. Vous avez en effet deux mois à compter de la date d’émission de ce document pour signaler une erreur sans que cela remette en cause la date d’effet demandé. Ne relâchez donc pas votre attention : il serait dommage de laisser passer une erreur au terme de ce long périple !