À peine 42% des personnes interrogées seraient d’accord pour liquider leurs droits à la retraite à 65 ans, comme le proposent deux candidats à la présidentielle, et ce, même s’ils sont assurés de toucher une bonne pension.


L’une des principales mesures des programmes de Valérie Pécresse et d’Emmanuel Macron n’est pas franchement populaire. Selon la dernière étude annuelle du Cercle de l’Épargne dévoilée le 28 mars 2022 et réalisée par l’institut Ifop auprès de 1.007 individus âgés de 18 ans et plus, un peu plus de quatre actifs interrogés sur dix (42% exactement) seulement accepteraient de partir à la retraite à 65 ans, en contrepartie d’une « bonne » retraite.

C’est peu, sachant que les deux candidats à la présidentielle proposent un recul de l’âge légal de départ de 62 à 65 ans, mais sans garantie sur le montant de la pension. Si la présidente de la région Île-de-France ou l’actuel chef de l’État sort gagnant(e) du scrutin du 24 avril, les Français devront attendre 65 ans pour liquider leurs droits à la retraite obligatoire. Pour autant, ceux qui ne respecteront pas leur durée d’assurance (le nombre de trimestres de cotisation à valider pour percevoir une pension complète) se verront appliquer une décote.


Les professions intermédiaires moins favorables que les ouvriers

Ni la candidate Les Républicains (LR), ni le candidat de La République en Marche (LREM) n’ont évoqué l’âge de la retraite à taux plein, à partir duquel la minoration est automatiquement supprimée. Sera-t-il fixé à 67 ans comme aujourd’hui ou plus tard ? Mystère. Comme 72% des non-retraités sondés estiment que le montant de leur pension sera insuffisant, on peut supputer que le pourcentage pour un départ à 65 ans sans l’assurance d’une retraite correcte aurait été largement inférieur à 42%. Quitte à travailler plus longtemps, autant que cela rapporte…

Sans surprise, les cadres et professions intellectuelles, dont les conditions de travail sont généralement confortables, sont proportionnellement les plus nombreux à être prêts à liquider leurs droits à 65 ans pour une « bonne » retraite. Les commerçants et artisans, qui touchent le plus souvent des pensions peu élevées, seraient 55% à accepter le marché. Les employés seraient, eux, d’accord à 45%. Plus étonnant : les professions intermédiaires (29%) seraient moins prêtes à prendre leur retraite à 65 ans que les ouvriers (39%).


Les épargnants davantage pour

D’ailleurs, très paradoxalement, les répondants gagnant moins de 1.200 euros par mois et ceux percevant 4.000 euros de revenus mensuels ou plus sont à 51% pour travailler jusqu’à 65 ans en échange d’une « bonne retraite ». Les ratios chutent à 44% entre 1.200 et moins de 2.000 euros, à 35% entre 2.000 et moins de 3.000 euros et à 39% entre 3.000 et moins de 4.000 euros. En toute logique, les 50-64 ans, c’est-à-dire les déclarants les plus proches de la retraite, sont à peine 34% à être favorables à un départ à 65 ans. À l’inverse, la moitié (50%) des jeunes de 18-24 ans se voient cotiser jusqu’à cet âge.

Contre toute attente, les sondés qui détiennent un produit d’épargne pour la retraite sont 48% à accepter une liquidation à 65 ans, contre 35% chez ceux qui ne préparent pas financièrement leur départ de la vie professionnelle. Le pourcentage grimpe même à 56% chez les répondants qui mettent « assez régulièrement » de l’argent de côté pour leur retraite.


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