Selon une étude mondiale, 57% des femmes interrogées en France s’inquiètent de leur situation financière après la vie professionnelle. Pourtant, 69% ne savent pas combien elles ont épargné pour leur retraite ou n’ont pas commencé à le faire.
En matière de retraite, les femmes françaises se montrent très paradoxales. Alors qu’elles s’inquiètent de leur niveau de ressources une fois qu’elles auront quitté la vie active, elles ne soucient pas, pour autant, de la préparation financière de cette période. Tel est l’un des enseignements de la 15èmeédition de l’étude mondiale « The future of retirement » (« L’avenir des retraites », en français) diffusée le 10 septembre 2018. Réalisée par l’institut Ipsos Mori elle a été réalisée auprès de 17.045 individus âgés de 21 ans et plus dans 16 pays (*), dont 1.007 personnes en France.
Parmi les Françaises en âge de travailler interrogées, 57% craignent de ne pas pouvoir subvenir à leurs dépenses courantes (alimentation, factures, habillement…) quand elles seront à la retraite. C’est 6 points de plus que leurs consœurs au niveau mondial (51%) et 8 points de plus que les hommes français (49%). Plus étonnant encore dans un pays comme le nôtre proposant un bon niveau de protection sociale : 67% des Françaises pensent qu’elles vont éprouver des difficultés à couvrir leurs frais de santé lorsqu’elles seront retraitées. Ici aussi, l’écart est important avec les femmes au niveau mondial (7 points) et leurs homologues français masculins (9 points).
Manque d’appétence pour la finance
Autre sujet d’inquiétude : 51% des Françaises estiment que leur situation financière va se dégrader à la suite du décès de leur conjoint (4 points de plus que les femmes au niveau mondial). Un résultat là encore surprenant sachant que les veuves perçoivent en France une fraction de la retraite de leur époux défunt (ce que l’on appelle la « pension de réversion »). Mais si les Françaises se montrent très anxieuses pour leur devenir financier, elles ne semblent pas préparer leurs vieux jours.
Près de sept sur dix (69%) ne savent pas combien elles ont épargné pour leur après-vie professionnelle ou n’ont carrément pas commencé à thésauriser. A titre de comparaison, c’est le cas de 57% des hommes français (12 points d’écart) et 46% en moyenne des femmes dans le monde (23 points de différence). Cette situation vient peut-être du fait que la gestion financière ne semble pas être du ressort de la femme dans l’Hexagone. Seulement 29% des Françaises sont décisionnaires dans les choix d’épargne du couple (42% au niveau mondial).
A peine 17% des femmes françaises disent mieux s’y connaître en finance que leur conjoint, contre 27% au niveau mondial. Et 13% épargnent davantage pour leur retraite que leur mari quand le pourcentage atteint 29% en moyenne mondiale. Un comble alors que les Françaises affichent, à 85,4 ans, l’une des espérances de vie les plus élevées de la planète.
(*) Argentine, Australie, Canada, Chine, Emirats arabes unis, Etats-Unis, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Royaume-Uni, Singapour, Taïwan, Turquie.
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