Les femmes, bien plus que les hommes, sont doublement concernées par la perte d’autonomie: elles représentent non seulement l’écrasante majorité des personnes âgées dépendantes mais elles constituent également plus de la moitié des personnes aidant un proche alors qu’elles n’y sont que très rarement préparées.


Compte tenu des différences de revenus constatées entre hommes et femmes, que ce soit pendant la vie professionnelle ou durant la retraite, elles auront plus de difficultés à financer une éventuelle perte d’autonomie. Certaines pourront puiser dans leur patrimoine pour financer leur dépendance mais au détriment des sommes qu’elles avaient prévu de laisser à leurs descendants, les autres devront demander de l’aide à leurs proches (enfants, petits-enfants...).

 En tant qu’aidantes, les femmes consacrent en moyenne deux heures de plus par jour à l’aide qu’un homme aidant. Ce fort engagement de la part des aidantes et la disponibilité indispensable se traduisent souvent, pour celles qui ont une activité professionnelle, par une réduction du temps de travail voire une interruption d’activité, diminuant ainsi leurs revenus et accentuant l’écart de rémunération entre hommes et femmes alors que souvent le reste à charge de l’aidé(e) leur incombe.

 Dans tous les cas, le stress et la fatigue inhérents à cet engagement impactent souvent la santé physique et morale de l’aidante ainsi que sa qualité de vie aussi bien personnelle que professionnelle. Se concentrant sur l’aidé(e), l’aidante néglige souvent sa propre santé, déclarant dans près d’un cas sur deux une maladie chronique mais plus grave encore se trouve confrontée à un risque de surmortalité de 60% dans les 3 ans qui suivent le début de la maladie de leur proche.

 Si on ne fait rien, l’inéluctable augmentation de la prégnance de la dépendance dans les années à venir, conséquence du vieillissement de la population, risque non seulement de réduire les efforts accomplis en termes de réduction d’écart de rémunération entre hommes et femmes mais également de remettre en cause la croissance de l’espérance de vie des femmes.


Article rédigé par Hervé Raquin

@RaquinH