Selon les dernières données de la profession, l’encours des contrats d’assurance-vie s’est établi à 1.923 milliards d’euros l’an dernier, un niveau record. L’assurance vie n’usurpe pas sa réputation de « placement préféré des Français ». D’après les données communiquées le 2 février 2024 par France Assureurs - la fédération professionnelle des bancassureurs (les filiales d’assurance des banques), des compagnies et des mutuelles d’assurance -, les provisions mathématiques ont grimpé à 1.923 milliards d’euros l’année dernière.


Le cumul des versements, majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes, n’a jamais atteint un tel niveau. Ce « pic » historique est d’autant plus à saluer que 2023 n’a pas été une année faste pour l’assurance-vie. Si les cotisations (versements) ont progressé de 5% par rapport à 2022 pour s’établir à 153,3 milliards d’euros, les prestations (rachats partiels et totaux, sorties en rentes, décès) ont, elles, bondi de 14%, à 150,8 milliards d’euros.


Des rachats massifs

En conséquence, la collecte nette (la différence entre les cotisations et les prestations) est ressortie à seulement 2,4 milliards d’euros sur l’année. Il s’agit de la troisième collecte nette positive la plus faible de l’assurance vie depuis 1997. La faute en revient, en grande partie, à l’envolée des prestations, comme vu précédemment.

Pour maintenir leur pouvoir d’achat malmené par la forte inflation consécutive notamment à la flambée des prix de l’énergie, les Français ont, en effet, massivement puisé dans leur contrat. Le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers a également obligé les épargnants à ponctionner leur assurance-vie pour se constituer un apport financier suffisant pour décrocher leur prêt.


Décollecte sur le fonds euros

Les rachats se sont portés essentiellement sur les fonds en euros. D’ailleurs, ce support sécurisé (le capital est garanti par l’assureur) a essuyé une collecte nette négative de plus de 27 milliards d’euros en 2023. Il s’agit de sa pire décollecte de ces dix dernières années. Quitte à retirer des capitaux de leur contrat d’assurance-vie, les souscripteurs ont privilégié le fonds en euros, moins rémunérateur que les unités de compte (UC), majoritairement investies sur les marchés financiers.

Alors que les UC n’offrent pas de garantie sur le capital, ces supports d’investissement, risqués mais potentiellement plus performants, ont enregistré une collecte nette positive de 30 milliards d’euros l’an passé. Comparées à 2022, les cotisations sur les unités de compte ont augmenté de 8% en 2023. Au final, les UC ont capté, l’année dernière, 41% de la collecte brute de l’assurance vie, contre 40% en 2022. Il faut dire que le CAC 40 a gagné près de 15% en 2023…

 


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