Selon un récent sondage, plus de sept personnes sur dix sont favorables à la souscription d’une garantie sur la perte d’autonomie, isolée ou incluse dans leur complémentaire santé.


Une très large majorité de Français ne semblent pas opposés à s’assurer contre le risque potentiel de la perte d’autonomie. D’après un sondage diffusé le 15 septembre 2020 et réalisé par l’institut Odoxa auprès de 1.005 individus âgés de 18 ans et plus, pour le compte du Cercle Vulnérabilités et Sociétés, un « think tank » sur l’apport des populations fragiles dans le développement économique et social, 72% des personnes interrogées se disent prêtes à souscrire une assurance dépendance. Cette couverture qui prévoit le versement d’une rente viagère (servie jusqu’au décès) en cas de perte d’autonomie peut être proposée dans un contrat de prévoyance spécifique ou intégrée dans les garanties de la complémentaire santé.

Près de six sondés sur dix (59%) approuvent même l’idée de rendre l’assurance dépendance obligatoire tout au long de la vie professionnelle. Cela permettrait d’accroître la « mutualisation des risques » (les personnes qui ne perdront pas leur autonomie cotiseraient pour celles qui deviendront dépendantes), ce qui baisserait le montant des primes puisque le risque serait supporté par un plus grand nombre de cotisants. Ce modèle s’applique déjà pour les contrats collectifs d’invalidité-décès que les entreprises doivent mettre en place pour leurs cadres ou pour l’ensemble de leurs salariés si la convention collective le prévoit.


Des prestations « low cost »

Si les Français sont si attachés à la solution assurantielle, c’est parce qu’ils refusent que l’augmentation à venir des dépenses liées à la perte d’autonomie sous l’effet du vieillissement de la population soit financée par leurs impôts. Plus de huit répondants sur dix (83%) rejettent l’idée d’une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou de la contribution sociale généralisée (CSG). Les deux-tiers des déclarants se montrent également opposés à une hausse de l’impôt sur le revenu ou de la taxe foncière. Ils ne veulent pas non plus que le surcoût soit compensé par un moindre remboursement des dépenses de santé (58% contre), l’instauration d’une seconde journée de solidarité (63%) ou un recul de l’âge minimum de départ à la retraite (70%).

Les personnes sondées préfèreraient que la hausse des dépenses de perte d’autonomie soient supportées par les entreprises. Cela pourrait passer par la mise en place d’une « taxe longévité » prélevée sur le chiffre d’affaires, sur le modèle de la contribution de 1% destinée au financement de la formation professionnelle, ou par un prélèvement sur les entreprises polluantes.

À défaut de trouver de nouvelles sources de financement, 64% des individus interrogés se déclarent favorables à un remboursement des dépenses de santé en fonction du niveau de revenu des assurés. Plus de six sondés sur dix (63%) seraient d’accord avec l’idée de dégrader des prestations en matière de perte d’autonomie pour les rendre plus accessibles. Cette stratégie « low cost » pourrait se traduire par des chambres plus petites ou des repas de moins bonne qualité dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).


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