Le ministère des Solidarité et de la Santé a publié une étude sur les profils des personnes de plus en plus nombreuses qui aident un parent dépendant, tout en ayant un ou des enfants à charge.


 

C’est un peu la double peine. Compte tenu de l’allongement de la durée des études et du recul de l’âge du premier emploi des jeunes d’une part, et du vieillissement de la population d’autre part, de plus en plus de Français se retrouvent à aider en même temps leurs parents et leurs enfants. À l’occasion de la Journée des aidants (JDA) organisée le 6 octobre 2021, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) s’est intéressée à ces aidants dits « pivots ».

Cet organisme dépendant du ministère des Solidarités et de la Santé a publié, le 5 octobre 2021, une enquête sur les personnes obligées de s’occuper à la fois de leurs ascendants et de leurs descendants (d’où le terme de « pivot »). Le phénomène est loin d’être anecdotique : parmi les proches aidant une personne âgée de 60 ans ou plus vivant à son domicile, deux sur dix aident un de leurs parents, tout en ayant un ou des enfants à charge. On compterait ainsi 725.000 aidants « pivots » en France, selon la Drees.


Plus jeunes et plus actifs

Ils n’ont pas le même profil que les aidants « traditionnels ». En toute logique, ils sont plus jeunes, d’une dizaine d’années en moyenne. La moitié des aidants pivots a moins de 47 ans, tandis que la moitié des autres aidants a moins de 59 ans. Du coup, 74% des premiers ont une activité professionnelle, contre à peine 45% des seconds.

Ce taux d’emploi nettement plus important n’est pas sans conséquence : 29% des aidants pivots qui travaillent déclarent avoir dû aménager leur activité (renoncement à une promotion ou à des heures supplémentaires, diminution des horaires, prise de jours de congé sans solde…). Certains d’entre eux déclarent avoir même été contraints de changer d’employeur, voire de cesser leur activité professionnelle ou d’anticiper leur départ à la retraite.

L’aide au parent, cumulée à la charge d’un ou de plusieurs enfants, a également un impact sur la vie privée. Les aidants pivots sont 28% à déclarer avoir réduit leurs loisirs, sorties et vacances. Ils sont 25% à dire qu’ils manquent de temps libres, 19% à avoir l’impression de faire des sacrifices et 17% à connaître des tensions avec au moins un membre de leur entourage.


En meilleure santé

Seul point positif : les aidants pivots se sentent en meilleure santé. Ils sont 11% à avoir des problèmes de dos, contre 17% des aidants « classiques ». Alors que 20% de ces derniers ressentent une fatigue physique, c’est le cas de « seulement » 15% des aidants pivots. Comme vu précédemment, les proches aidants avec des enfants à charge sont, en effet, en moyenne plus jeunes (et donc généralement en meilleure forme) que ceux sans enfants à charge.

Mathématiquement, les aidants pivots s’occupent également de parents plus jeunes (78 ans d’âge médian, contre 86 ans d’âge médian pour les parents des aidants non-pivots). Résultat : la personne aidée est souvent moins dépendante. Parmi les parents des aidants pivots, 80% souffrent d’une perte d’autonomie légère ou partielle. Le pourcentage tombe à 75% pour les parents des autres aidants.


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