À choisir, à peine un tiers des personnes interrogées déclarent profiter au maximum de leur argent plutôt que de le mettre de côté pour faire face aux imprévus, selon une récente enquête.



Nos compatriotes n’usurpent pas leur réputation de « fourmis ». Alors qu’ils affichent l’un des taux d’épargne les plus élevés au monde (de l’ordre de 15% des revenus), les Français se montrent encore plus économes que prévu. D’après une enquête publiée le 28 octobre 2019 et réalisée par l’Ifop pour le compte de la plateforme Portail-SCPI auprès de 2.008 personnes âgées de 18 ans et plus, lorsqu’on leur demande quel est leur rapport avec l’argent, 66% disent qu’ils dépensent peu et mettent de côté le reste en prévision de « coups durs ». À l’inverse, 34% des individus interrogés préfèrent dépenser sans compter.

Le profil de ces « cigales » est sans surprise. Les consuméristes se recrutent surtout chez les jeunes adultes (41% des 25-34 ans), qui vivent seuls (38% des célibataires) et qui disposent de ressources financières élevées (38% dans les catégories aisées). Au niveau géographique, on peut opposer un Nord-Est frugal (seulement 30% de cigales dans la région Grand-Est, 28% dans les Hauts-de-France, 27% en Bourgogne-Franche-Comté) et un Sud dépensier (38% en Nouvelle-Aquitaine, 40% en Occitanie, 45% en Provence-Alpes-Côte-d’Azur), tandis que le centre du pays se situe entre les deux (31% à 34% de cigales).


31% thésaurisent chaque mois

Près de huit sondés sur dix arrivent à épargner, dont 31% tous les mois. Les hommes (36%) sont plus nombreux que les femmes (28%) dans ce dernier cas de figure. Les 25-34 ans et les 65 ans et plus thésaurisent légèrement plus (32%) que les autres classes d’âge. Cet effort supplémentaire peut s’expliquer pour les premiers par la volonté d’acquérir leur résidence principale, et pour les seconds pour le financement de leur retraite et de leur éventuelle perte d’autonomie future. Sur le territoire, la proportion la plus faible d’épargnants réguliers se trouve dans les Haut-de-France (26% mettent de côté tous le mois) et, surtout, en Nouvelle-Aquitaine (22%).

Paradoxalement, c’est en PACA que la part d’épargnants mensuels est la plus importante (37%). On peut en déduire que la fracture sociale est peut-être plus prononcée dans cette région. Plus logiquement, les répondants qui épargnent chaque mois sont surreprésentés parmi les catégories socioprofessionnelles supérieures (41%), les classes aisées (52%) et les couples (39%). Il est, en effet, plus facile d’économiser lorsque les charges de la vie courante (loyer, nourriture, énergie…) sont partagées.


Prime à la sécurité

Parmi les 79% des personnes de l’échantillon qui déclarent épargner au moins une fois dans l’année, 59% le font avant tout pour faire face à des dépenses imprévues, 31% pour préparer leur retraite et 30% pour… partir en vacances. Plus étonnant : 28% épargnent pour financer les études de leurs enfants ou leur installation, devant l’achat de la résidence principale (25%). Enfin, 24% thésaurisent en prévision de travaux, 19% pour acquérir une voiture, 16% pour investir et 13% pour démarrer un projet professionnel.

Sur l’ensemble des individus interrogés, 57% estiment que leur argent « dort », c’est-à-dire qu’il produit des intérêts inférieurs à 2% par an. Il faut dire que, tous profils confondus, 90% des répondants préfèrent un matelas sécurisé peu rémunérateur mais ne présentant aucun risque de perte, plutôt qu’une épargne dynamique qui rapporte mais qui est risquée.


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