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Épargne 11 décembre 2023

L'assurance-vie redresse la tête


Après trois mois de décollecte, le placement préféré des Français a enregistré une collecte nette positive en octobre, selon les dernières données de la profession.


L’assurance-vie sort du tunnel. D’après les statistiques rendues publiques le 30 novembre 2023 par France Assureurs - la fédération professionnelle qui représente la quasi-totalité des acteurs français de l’assurance vie (bancassureurs, compagnies, mutuelles d’assurance) -, les cotisations (versements) ont été supérieures de 1,5 milliard d’euros aux prestations (rachats partiels et totaux, sorties en rentes, décès) en octobre dernier. Cette collecte nette positive met fin à trois mois successifs de décollecte (-345 millions d’euros en septembre, -1,7 milliard d’euros en août, -756 millions d’euros en juillet).

Preuve de la concurrence entre le Livret A et l’assurance vie : le regain de la seconde coïncide avec la disgrâce du premier. Après onze mois ininterrompus de collecte nette positive, le livret d’épargne réglementée a subi une importante décollecte de 3,77 milliards d’euros en octobre, selon les chiffres communiqués le 21 novembre 2023 par la Caisse des dépôts. Il n’empêche, sur les dix premiers de l’année, la collecte nette du Livret A ressort à 26,9 milliards d’euros, contre à peine 2,9 milliards d’euros pour l’assurance vie.

Cotisations record

Si la situation s’est inversée entre les deux placements, c’est parce que les cotisations sur les contrats d’assurance vie ont atteint 14,7 milliards d’euros le mois dernier. Il s’agit de la meilleure collecte brute pour un mois d’octobre. En réalité, le dynamisme retrouvé de l’assurance vie s’explique essentiellement par l’engouement des épargnants pour les unités de compte (UC).

Les UC ont enregistré une collecte nette positive de 4,1 milliards d’euros en octobre, alors que, dans le même temps, les fonds en euros ont subi une collecte nette négative de 1,5 milliard d’euros. Cet écart de traitement résulte de la volonté des souscripteurs d’aller chercher du rendement. Si les UC n’offrent pas de garantie sur le capital comme les fonds en euros, leurs performances sont, en effet, potentiellement plus élevées, car ces supports sont majoritairement investis sur les marchés boursiers.

Compensation de la forte inflation

D’ailleurs, si les cotisations sur les fonds en euros ont augmenté de 4% entre janvier et octobre, elles ont progressé de 10% pour les unités de compte durant la même période. Au final, les UC ont capté 40% des versements sur les dix premiers mois de l’année, et même 45% en octobre.

Sans conteste, les détenteurs de contrats d’assurance vie semblent prêts à prendre davantage de risques pour espérer une meilleure rémunération. Ils ont pris conscience que l’inflation allait rester à un niveau important pendant encore longtemps, et que le taux du Livret A a été gelé à 3% par le gouvernement jusqu’au 31 janvier 2025.


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