En dépit des rémunérations en recul des fonds en euros, les Français continuent d’alimenter leur contrat, selon les dernières statistiques.


La chute des rendements de l’assurance vie ne détourne pas les épargnants de ce placement. Alors que la rémunération des fonds en euros devrait, à en croire les spécialistes, encore perdre en moyenne 40 centimes pour tomber à 1,40% en 2019 (le taux officiel sera communiqué le 26 mars prochain), le volume des versements sur les contrats s’est situé à 11,8 milliards d’euros en janvier, d’après les données de la Fédération française de l’assurance (FFA) rendues publiques le 24 février 2020. Soit le même niveau qu’en décembre.

Certes, comparé à janvier 2019, les Français ont versé 0,9 milliard d’euros de moins sur leur assurance vie. Par rapport à janvier 2018, la différence des cotisations s’élève même à 1,6 milliard d’euros. Il n’empêche, on ne peut pas parler de catastrophe pour autant. On pouvait, en effet, s’attendre au pire, sachant que plusieurs acteurs ont annoncé depuis cet automne des rendements de leur fonds euros compris entre 1% et 1,25%.


Un niveau élevé de rachats

En prenant en compte les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, prélèvement de solidarité) à 17,20%, l’impôt sur le revenu et l’inflation prévue à 1%, la rentabilité nette est négative. En d’autres termes, les souscripteurs de ces contrats perdent de l’argent. Cette chute de performance ne semble pas, pour l’instant, avoir d’impact sur les versements. En revanche, les prestations (rachats totaux et partiels, rentes, décès) ayant atteint 11,3 milliards d’euros, la collecte nette ressort à seulement 0,5 milliard d’euros.

Il faut remonter à décembre 2018 pour trouver un résultat inférieur. À l’époque, l’assurance vie avait subi une décollecte (une collecte nette négative) de 0,7 milliard d’euros. Le niveau élevé des prestations n’est pas forcément lié à la baisse de rentabilité des fonds euros. Le vieillissement de la population et les départs massifs à la retraite des « baby-boomers » engendrent logiquement une hausse des retraits.


Une belle résilience

Par ailleurs, avec l’envolée des prix de l’immobilier, les Français sont contraints de piocher davantage dans leur bas de laine pour boucler le plan de financement de leur acquisition. Or, les transactions immobilières battent les records depuis des mois, avec un million de ventes réalisées l’an dernier. Du jamais vu.

Compte tenu de tous ces facteurs, l’assurance vie fait preuve d’une belle résilience. Elle n’est pas la seule. Après une décollecte de 1,6 milliard d’euros en décembre, le Livret A a enregistré une collecte nette positive de 4,13 milliards d’euros en janvier, selon les statistiques publiées le 24 février 2020 par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Une amélioration d’autant plus étonnante que le gouvernement a annoncé, à ce moment-là, la baisse du taux de rémunération du livret réglementé de 0,75% à 0,50% à partir du 1er février.

Il semble donc qu’en matière d’épargne les Français recherchent davantage la sécurité que la rentabilité. Sans compter que les débats actuels sur la réforme des retraites ne cessent de leur rappeler l’importance de mettre de l’argent de côté pour préparer leur après vie-professionnelle.


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