Le placement préféré des Français a non seulement retrouvé une collecte nette positive l'an passé, mais celle-ci s’est située à un niveau inédit depuis plus de dix ans.  


 À lire les dernières données de France Assureurs (la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance) sur la collecte de l’assurance-vie, rendues publiques le 3 février 2022, on a du mal à croire que l’on vit une pandémie. En décembre dernier, les cotisations se sont élevées à 14,4 milliards d’euros. Il faut remonter à plus de dix ans pour retrouver un tel niveau de collecte brute pour un mois de décembre. Mieux : sur l’année, les versements ont franchi, pour la première fois dans l’histoire de l’assurance-vie, la barre symbolique des 150 milliards d’euros, à 151,1 milliards d’euros exactement.

La collecte nette aligne également les records. En décembre, les cotisations ont dépassé les prestations (rachats totaux et partiels, rentes, décès) de 2,7 milliards d’euros, soit 1,7 milliard de plus qu’en décembre 2020. Il s’agit du 13ème mois consécutif de collecte nette positive de l’assurance-vie. Sur 2021, elle a atteint 23,7 milliards d’euros, soit le montant le plus élevé depuis 2010. Pour rappel, l’assurance-vie avait enregistré une décollecte de 6,5 milliards d’euros en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire.


Le « trou d’air » de la crise sanitaire effacé

Si le placement préféré des Français n’a pas encore retrouvé son niveau de collecte nette d’avant la crise financière de 2008, il a, en revanche, effacé le « trou d’air » provoqué par la Covid-19. Cette bonne santé retrouvée résulte en grande partie des unités de compte (UC). Ces supports non sécurisés (le capital n’est pas garanti, contrairement au fonds en euros), mais potentiellement plus rémunérateurs, ont collecté 6,3 milliards d’euros en décembre 2021, un niveau là encore inédit. À 3,7 milliards d’euros, la collecte nette des UC est la plus importante pour un mois de décembre depuis plus de vingt ans.

Sur douze mois, la prouesse est encore plus nette. Jamais les unités de compte n'ont connu une collecte brute et une collecte nette sur une année aussi élevées, avec respectivement 58,5 milliards et 34,7 milliards d’euros en 2021. Les épargnants ont bel et bien compris qu’ils ne pouvaient plus attendre de la rentabilité de la part de leur fonds en euros. Les UC, majoritairement investies en actions, ont également profité du dynamisme des marchés financiers. Pour la première fois, le CAC 40 a dépassé le seuil des 7.000 points l’an dernier. L’indice phare de la Bourse de Paris a progressé de près de 29% en 2021, sa meilleure performance depuis 1999.


Une année 2022 pleine d’incertitudes

Si l’assurance vie a signé une très belle année 2021, 2022 pourrait être moins florissante. Avec la remontée des taux d’intérêt amorcée par les banques centrales, les investisseurs pourraient se détourner des actions, ce qui pèsera sur leurs cours. Si l’inflation demeure à des hauts niveaux, les Français pourraient finir par piocher dans leur épargne pour compenser la flambée des prix. Quoi qu’il en soit, avec un encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes) de 1.876 milliards d’euros au 31 décembre 2021, en hausse de 4,4% en un an, l’assurance-vie confirme, sans conteste, son statut de placement préféré de nos compatriotes.


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