Si 57% des détenteurs d’épargne souhaitent que les critères de développement durable soient obligatoirement intégrés dans les produits financiers, à peine 21% ont investi dans des placements responsables.


L’investissement socialement responsable (ISR) est sorti de la confidentialité. Selon une étude de la société de gestion CPR Asset Management et du cabinet de conseil Deloitte, présentée le 16 avril 2019 et réalisée auprès de 1.001 individus possédant une assurance vie, un plan d’épargne en actions (PEA) ou un compte-titres et/ou disposant d’une épargne supérieure à 10.000 euros, 36% des personnes interrogées déclarent connaître l’ISR, dont 7% « très bien ».

67% des épargnants sondés ont entendu parler de cette forme d’investissement qui intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion financière. Sans surprise, le pourcentage grimpe à 85% chez les détenteurs d’une épargne de plus de 30.000 euros et d’un compte-titres ou d’un PEA. Au final, seulement 32% des répondants n’ont jamais entendu parler de l’ISR.

« Verdissement » de l’offre des assureurs vie

Mieux : 57% des personnes sondées souhaitent que les enjeux de développement durable soient obligatoirement inclus dans les produits d’épargne. En ce sens, les épargnants se montrent en avance sur la réglementation. Alors que la création d’un label ISR européen est régulièrement évoquée, la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), votée le 11 avril 2019 mais toujours pas promulguée au Journal Officiel, prévoit un « verdissement » de l’offre des assureurs vie.

D’ici 2022, les contrats d’assurance vie devront proposer au moins une unité de compte (UC) labellisée ISR, une autre labellisée Transition énergétique et écologique pour le climat (TEEC) et une troisième labellisée finance solidaire (Finansol). Avant cette date, les assureurs vie devront commercialiser au moins une de ces trois sortes d’UC.

Confiance dans les labels

Autant d’obligations qui ne seront pas superflues. Si 66% des épargnants disent que les produits d’investissement responsable renforcent leur confiance dans la gestion de leur épargne, à peine 21% d’entre eux disposent de fonds ISR dans leur portefeuille d’actifs. Et pour cause : sur les 55% des individus sondés déclarant s’appuyer sur leur conseiller bancaire pour leurs décisions d’investissement, seuls 12% se sont vu proposer un produit ISR.

D’ailleurs, lorsqu’on interroge les épargnants sur ce qui les freine dans l’investissement responsable, 24% répondent que c’est parce que leur conseiller financier ne leur a jamais proposé de placement ISR. Reste que la première raison au manque d’appétence à l’investissement responsable est le manque d’information (38% des réponses).

C’est peut-être sur ce point que les choses peuvent changer. En effet, 61% des épargnants estiment que le développement de labels peut les inciter à investir dans des fonds responsables. Dans leur étude, CPR Asset Management et Deloitte font le parallèle avec les produits bio, rappelant que 88% des consommateurs font confiance à ceux labellisés Agriculture Biologique (AB). Une comparaison pas totalement convaincante, sachant que seulement 16% de ces mêmes consommateurs déclarent acheter des produits AB régulièrement…


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