ANPERE | Association Nationale pour la Prévoyance, l'Epargne et la Retraite | Partenaire d'AXA

Droit Pratique 9 juillet 2021

Vente aux enchères forcée d’un bien en copropriété : les frais d’établissement de l’état daté ne sont pas supportés par le vendeur


A la suite d’une vente aux enchères forcée de biens immobiliers (nommée adjudication) situés en copropriété, la question s’est posée de savoir si les honoraires du syndic pour l’établissement de l’état daté étaient à la charge de la copropriétaire sortante forcée de vendre ses biens.


Dans cette affaire, une copropriétaire a été condamnée à la vente aux enchères forcée de ses trois biens immobiliers situés en copropriété. La procédure avait été initiée par l’établissement bancaire auprès duquel elle avait souscrit son crédit. A l’occasion de ces ventes forcées, le syndic de copropriété a dû établir trois états datés. Il réclamait le remboursement de ses honoraires à la copropriétaire sortante en se fondant sur l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965. Cet article prévoit que les frais engagés par le syndic pour la cession d’un bien de la copropriété sont à la charge du copropriétaire sortant. Le syndic a donc assigné la vendeuse d’obtenir notamment le remboursement de ses honoraires pour l’établissement des états datés.

La copropriétaire conteste en être redevable en se fondant sur l’article L. 322-9 du Code des procédures civiles d’exécution. Cet article prévoit à l’inverse que les frais liés à une vente aux enchères forcée sont à la charge de l’acquéreur.

 

Les juges donnent raison à la copropriétaire sur ce point et refusent de la condamner au remboursement des honoraires du syndic pour l’établissement de l’état daté. Ils confirment que si un copropriétaire sortant doit effectivement supporter le coût lié à l’établissement de l’état daté, cela ne s’applique pas dans le cas d’une vente aux enchères forcée.

 

Source : Cass. 3e civ., 20 mai 2021, n° 20-15.633


Information importante

Les informations communiquées ont un caractère documentaire et indicatif et ne peuvent en aucun cas être assimilées à du conseil. Elles sont délivrées en l’état du droit actuel et sous réserve de l’interprétation qui peut en être faite par les tribunaux. Le destinataire reste maître dans la prise de décision en résultant. Chaque situation étant unique, la responsabilité de JURIDICA et d'ANPERE ne saurait être engagée en cas d’utilisation des informations en dehors de ce contexte d’ordre général.


Vous aimerez aussi

Tous les articles